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« Il nous faut un prix d’équilibre pour le chanvre »

Paul et Alain Reslou ont participé à l'expérimentation de Terres de Sources sur 5 ha de chanvre.

Il y a deux ans, Alain et Paul Reslou ont implanté 5 ha de chanvre dans le cadre d’un projet mené par le syndicat mixte Eau du Bassin Rennais. Ils pointent du doigt une rémunération insuffisante.

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C’est en 2024 qu’Alain Reslou et son fils Paul, agriculteurs à Quédillac en Ille-et-Vilaine, ont pour la première fois testé le chanvre industriel sur leur exploitation de 90 ha de céréales. L’expérimentation a été conduite sur 5 ha, à l’initiative du syndicat mixte Eau du Bassin Rennais et de son label Terres de Sources. « Depuis quelques années, je suis impliqué dans la structuration des filières blé meunier et sarrasin du bassin, explique Alain. Quand la collectivité est venue nous voir pour le chanvre, nous avons accepté car cela rentrait dans nos projets de diversification ».

Père et fils se sont donc lancés, avec trois autres producteurs de la région. Il fallait avant toute chose trouver une chanvrière avec qui contractualiser la récolte à venir. La Cavac a répondu présent pour récolter puis collecter, quelques mois plus tard, les balles pressées. « D’un point de vue agronomique, la culture est simple à conduire et pousse très vite, poursuit Alain. C’est un bon précédent car elle laisse un terrain propre pour la culture suivante. En revanche, elle a quand même besoin d’un minimum d’eau et d’azote ».

Performer ou être mieux payé

Tout était bien parti… Seulement les pluies de l’été 2024 sont passées par là, au point d’abandonner l’idée de collecter la graine. « La récolte s’est finalement logistiquement bien passée, mais ça a été du stress », confie l’agriculteur. Ils ont obtenu un rendement paille de 5 t/ha, quand leurs collègues ont au mieux fait une tonne de plus. Mais ce résultat reste insuffisant. « À 5 t/ha, il nous faudrait 240 €/t pour avoir un prix d’équilibre. Ou bien performer à 8 t/ha sur le niveau de rémunération actuelle de 170 €/t », explique Alain.

L’agriculteur conçoit aussi qu’une année de test, qui plus est climatiquement difficile, ne suffit pas à se faire une idée du potentiel de la culture. « En 2025, nous n’avons pas pu renouveler l’expérimentation faute de semences disponibles. Si la collectivité nous le propose en 2026, nous y participerons ».

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